Gilles Lartigot
SUICIDE PAYSAN
Mercredi, 17 février 2016

SUICIDE PAYSAN

Dans notre pays, la France, 1 paysan se suicide tous les 2 jours.

 Cette noble profession qui en 1945 comptait plus de 10 millions de paysans français. Il ne sont plus qu'un seul petit million aujourd'hui.

Quel gâchis ! La faute à qui ? La faute à qui, vous demandez-vous ? je vais vous le dire. La faute incombe à tous nos ministres de l'agriculture qui depuis les années après guerre, ont cédé aux chimères de l'agriculture intensive, ces élus du peuple qui ont cru au rêve américain avec leur ribambelle d'inventions chimiques, d'industrialisation à outrance. Oui nos hommes politiques français n'ont pas été très perspicaces à l'époque, ou alors ont-ils été les vassaux des vainqueurs de la 2ème guerre mondiale, forcé d'accepter l'intrusion massive de l'industrie lourde américaine. L'histoire nous le dira... 

Mais la faute nous incombe à nous aussi. Nous, les consommateurs. Nous qui allons acheter nos fruits et légumes européens dans les supermarchés. Les supermarchés... Encore une belle invention américaine. Oui, nous sommes fautifs mais nous nous trouverons toujours des excuses. Le manque de temps, la facilité... peut importe. Ne nous cachons pas les yeux et assumons nos choix. 

Depuis mon retour en France, j'ai retrouvé le chemin de nos magnifiques marchés paysans. J'ai fouillé, cherché celui qui cultive sans produit chimique, celui qui respecte sa terre, celui qui est encore fier de nourrir les autres, celui qui ne prend jamais de vacances, celui qui a les mains calleuses, terreuses, celui qui se lève tous les matins à l'aube, qu'il vente ou qu'il neige, pour gagner modestement sa vie.

Je dis Merci à vous, paysans. Merci de nous nourrir moi et ma famille. je suis heureux de vous payer mon dû de la main à la main, sans passer par les caisses automatiques des supermarchés qui se payent sur votre dos.

Alors ne m'en voulez pas mes amis, que ma colère monte lorsque je vois ce dessin de Riss pour CHARLIE HEBDO, fleurir sur les réseaux sociaux. J'ai de la colère mais aussi une profonde tristesse. Il est si facile de faire de "l'humour" sur des personnes qui sont en souffrance. Il est beaucoup moins facile et beaucoup plus risqué de faire de l'humour sur les forts. La police de la censure est là pour le confirmer.

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